80 % de tous les antibiotiques utilisés au Canada sont destinés aux animaux que nous consommons! Un article-choc, dans La Presse du 10 avril (cahier A2) révèle les abus des antibiotiques dans l’élevage des animaux destinés à l’alimentation humaine. Sous la plume de la journaliste Marie Allard, on peut y lire que 43 % des antibiotiques utilisés dans l’élevage sont donnés en prévention, c’est à dire avant que les animaux en aient un réel besoin et que 24 % des antibiotiques donnés ne servent aucunement à soigner, mais bien à stimuler la croissance des animaux. Seulement 29 % de tous les antibiotiques voués à l’élevage servent à soigner!
Corrigez-moi si je me trompe, mais ne connaît-on pas déjà le phénomène de résistance « des microbes » aux antibiotiques. Nous ne sommes pas non plus ignorants du phénomène des supermicrobes! Comment se fait-il que l’on permette que ces précieux médicaments servent à « booster » la croissance quand on sait qu’il existe un problème de résistance à l’échelle de la planète.
Par exemple, “440,000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante font leur apparition chaque année dans 69 pays et causent au moins 150,000 morts”.
De plus, dans l’article de La Presse, on y apprend que le Canada (sauf pour le Québec) et les É.U. permettent l’achat et l’utilisation d’antibiotiques sans devoir obtenir une prescription émise par un vétérinaire.
Est-ce possible de faire l’élevage de porcs, de bœufs et de poulets sans avoir recours aux antibiotiques? Certainement, c’est ce que font les éleveurs de viande biologique et biodynamique. Le problème ce n’est pas l’élevage comme tel, mais bien les conditions d’élevage. Les mégas élevages de milliers d’animaux entassés dans des enclos ou des cages (poulets), l’absence de conditions de vie adéquates – espace, lumière naturelle, accès à l’extérieur – sont d’autant d’exemples de conditions prédisposant les animaux à être malades.
Doit-on cesser de consommer des viandes issues d’élevages industriels? Tout à fait! Tant qu’on continuera à acheter de la viande produite dans des conditions qui ne sont pas dignes de notre « humanité », ces pratiques ne changeront pas.
Comme le dit si bien Laure Waridel (Équiterre) « acheter c’est voter ». Alors, pourquoi ne pas choisir d’acheter bio ou encore d’acheter d’un producteur local que l’on a appris à connaître, un producteur qui aime et respecte ses animaux? Si ce n’est déjà fait, pourquoi ne pas devenir … végétarien! Pour ma part, je mange peu de viande et autant que je le puisse, j’achète local et je me lance un défi; élever mes propres poules dès cet été!
Si vous ne savez pas où trouver des aliments (incluant la viande) locaux de qualité, les marchés de solidarité et l’organisme Équiterre peuvent vous aider à y voir clair.
Note: La photo à la une est propriété de Radio-Canada.
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