Tout le monde sait que plus un sol contient de l’humus, plus sa structure est bonne. Et plus le sol est foncé, plus il contient de l’humus. Non?
Et bien des études relativement récentes démontrent que ce n’est qu’en partie vrai. Découverte en 1996 par la chercheuse Sara F. Wright qui l’a nommée d’après l’ordre de champignons des Glomales (champignons mycorhiziens), la glomaline est une glycoprotéine (protéine + sucre) produite en abondance sur les hyphes (filaments) et les spores des champignons mycorhiziens (les mycorhizes) présents dans le sol et les racines.
Dans le sol, la glomaline agit comme une colle en stabilisant les agrégats formés de particules minérales (argile, limon, sable) et renfermant du carbone organique.
Ces agrégats stables contribuent à la rétention de l’eau et des minéraux, de même qu’à l’infiltration de l’eau et l’aération du sol. Comme la glomaline favorise ces qualités, elle est donc intimement liée à la fertilité des sols.
Aussi, des études tendent à démontrer que la glomaline aurait une influence sur les éléments toxiques contenus dans certains sols, notamment en chélatant les métaux lourds.
Puisque la glomaline est très difficile à décomposer (encore plus que l’humus), elle agirait comme puits (réserve) de carbone dans le sol.
Qu’est-ce que ça veut dire pour nous simples jardiniers? Et comment peut-on profiter de ces connaissances?
Tous d’abord, on sait que près de 80% des plantes vivent en symbiose avec des champignons mycorhiziens et que ce sont ces derniers qui produisent la glomaline. Si vous n’avez jamais ajouté de mycorhizes à votre potager et/ou si vous labourez chaque année, la première chose à faire serait de faire un ajout de mycorhizes sauf pour les cultures faisant partie de la famille des Brassicacées, anciennement nommées Crucifères (choux, brocoli, choux fleur, moutarde, raifort, navet, etc.).
Pour obtenir plus d’informations sur l’utilisation des mycorhizes dans votre potager et plates-bandes, je vous suggère de consulter mon article “Des mycorhizes dans mon jardin”.
Voici quelques conseils pour favoriser la présence de mycorhizes (et de glomaline) et autres organismes utiles dans le sol:
- Réduire le travail du sol. Éviter tout particulièrement de labourer ou de retourner votre sol. Cela évitera de déstructurer (détruire) les réseaux de filaments des mycorhizes.
- Diminuer les quantités d’engrais (surtout le phosphore) afin de favoriser l’action détritivore des champignons. En agriculture biologique, on remplacera la très grande majorité des engrais par des intrants biologiques comme le compost et le thé de compost, des paillis, des algues et certains engrais organiques ou minéraux naturels c’est à dire n’ayant pas subi de traitements chimiques.
- Effectuer des rotations et augmenter le nombre de cultures – la biodiversité.
- Semer des cultures de couverture ou appliquer des paillis sur les restants de cultures (racines et tiges) en fin de saison afin de maintenir la présence de racines vivantes pour servir d’hôtes aux champignons utiles.
- Utiliser des méthodes biologiques pour lutter contre les mauvaises herbes (paillis, arrachage manuel, binage et sarclage) et les ravageurs (lutte bio, contrôle manuel, barrière physique, pesticides à faible impact) afin de réduire l’impact des fongicides et des autres pesticides.
- Et surtout, nourrir le sol avec un apport annuel de matières organiques décomposées (compost), du thé de compost, des paillis organiques et des couvertures vivantes (engrais verts).
Dites-moi, avez-vous déjà fait l’ajout de champignons mycorhiziens (mycorhizes) dans votre jardin? Si oui, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à le faire? Êtes-vous convaincus qu’elles sont utiles?
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