Vous croyez que les pires ennemis de la pelouse sont le ver blanc, la punaise des céréales ou encore la pyrale des prés? C’est ce que la majorité des experts s’entendent pour dire! Mais, cette façon de penser nous mène dans un cul-de-sac. Plus on porte notre attention sur les symptômes, moins on voit le vrai problème. C’est quoi LE vrai problème? Et bien, ce sont nos mauvaises habitudes d’entretien – on peut faire un parallèle avec la santé. Moins on prend soin de nous-mêmes, plus on a des symptômes et des maladies!
Alors, quelles sont ces mauvaises habitudes? En fait ce n’est pas très sorcier, il y en a 3 principales mauvaises habitudes d’entretien et ces dernières ont des impacts majeurs sur la qualité des pelouses :
1) La tonte courte 2) L’ajout fréquent d’engrais azoté 3) La sous-alimentation en humus
Pour mieux comprendre les impacts de ces pratiques, il faut comprendre la physiologie des végétaux. Toutes les plantes fabriquent leur énergie à partir du soleil. Que ce soit les feuilles des arbres, des plants de tomates ou celles du gazon (eh oui, les brins d’herbe sont des feuilles), elles captent les rayons du soleil par le biais de la chlorophylle et avec un peu de magie et de chimie – voir le diagramme, elles produisent l’énergie sous forme d’hydrates de carbone (sucres) nécessaires à la croissance de la plante.
Alors, plus on coupe court, moins le gazon peut faire de photosynthèse, ce qui limite l’énergie accumulée. Cette énergie sert à faire pousser les brins d’herbe et les racines nécessaires à l’absorption de l’eau et des minéraux. Elle sert aussi à défendre la plante contre les agresseurs comme les vers blancs, la punaise velue et les pathogènes (maladies)… Tient donc, ce pourrait-il que le fait de couper court à répétition affame notre gazon et le rend vulnérable aux ravageurs et aux stress hydriques? Tout à fait.
On sait que si l’on coupe court à moins de 2 po (5cm), la plante n’étant plus capable de fabriquer suffisamment de sucres, doit puiser dans ses réserves, la plante se force à faire pousser ses brins d’herbe (feuilles) au détriment des racines qui deviennent plus courtes et moins abondantes.
L’idéal est donc de couper à 3 po (7,5cm) ou plus, cela permet à la plante de générer l’énergie suffisante pour croître, résister aux ravageurs et résister aux sécheresses. De plus, une pelouse tondue à cette hauteur offre la meilleure protection contre l’établissement des plantes considérées comme étant des mauvaises herbes.
Dites, moi, avez-vous déjà mesuré la hauteur de coupe de votre tondeuse?
Lors de mes conférences et formations, on me dit souvent que ce sont les hommes (pas toujours) qui résistent le plus à modifier cette pratique.
Est-ce le cas chez vous, y a-t-il une différence entre les sexes quand ça vient à la hauteur de la pelouse? Si oui, qu’allez-vous faire pour convaincre votre douce moitié des avantages de changer cette pratique et de couper haut? Je vous garantis que votre pelouse sera la plus verte du quartier!
Pour approfondir le sujet, voici quelques suggestions de lecture :
L’écopelouse – pour une pelouse vraiment écologique. Micheline Lévesque chez Bertrand Dumon éditeur. C’est un excellent ouvrage pour mieux comprendre la pelouse, le sol et comment obtenir de vrais résultats – oui, je me fais un peu d’autopromotion, mais vous y trouverez beaucoup d’explications et de diagrammes pour saisir les concepts, même ceux qui sont complexes.
Pelouses écologiques et autres couvre-sols d’Édith Smeesters collègue, visionnaire et précurseur du mouvement écologique au Québec.
Édité par la maison Broquet, l’ouvrage est disponible chez la plupart des bons libraires.
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